• La vidéo n'ayant pas le droit au partage, 

    Vous la trouverez en cliquant sur le lien :

    https://www.youtube.com/watch?v=jz2HmxKUI5Y

    ou copiez là dans votre navigateur.

    La rose :

    Cette rose avait glissé de
    La gerbe qu'un héros gâteux
    Portait au monument aux Morts.

    Comme tous les gens levaient leurs
    Yeux pour voir hisser les couleurs,
    Je la recueillis sans remords.

    Et je repris ma route et m'en allai quérir,
    Au p'tit bonheur la chance, un corsage à fleurir.
    Car c'est une des pir's perversions qui soient
    Que de garder une rose par-devers soi.

    La première à qui je l'offris
    Tourna la tête avec mépris,
    La deuxième s'enfuit et court
    Encore en criant "Au secours! "

    Si la troisième m'a donné
    Un coup d'ombrelle sur le nez,
    La quatrième, c'est plus méchant,
    Se mit en quête d'un agent.

    Car, aujourd'hui, c'est saugrenu,
    Sans être louche, on ne peut pas
    Fleurir de belles inconnu's.

    On est tombé bien bas, bien bas...

    Et ce pauvre petit bouton
    De rose a fleuri le veston
    D'un vague chien de commissaire,
    Quelle misère!
    Cette bouteille était tombé'
    De la soutane d'un abbé
    Sortant de la messe ivre mort.

    Une bouteille de vin fin
    Millésimé, béni, divin,
    Je la recueillis sans remords.

    Et je repris ma route en cherchant, plein d'espoir,
    Un brave gosier sec pour m'aider à la boire.
    Car c'est une des pir's perversions qui soient
    Que de garder du vin béni par-devers soi.

    Le premier refusa mon verre
    En me lorgnant d'un oeil sévère,
    Le deuxième m'a dit, railleur,
    De m'en aller cuver ailleurs.

    Si le troisième, sans retard,
    Au nez m'a jeté le nectar,
    Le quatrième, c'est plus méchant,
    Se mit en quête, d'un agent.

    Car, aujourd'hui, c'est saugrenu,
    Sans être louche, on ne peut pas
    Trinquer avec des inconnus.
    On est tombé bien bas, bien bas...

    Avec la bouteille de vin fin
    Millésimé, béni, divin,
    Les flics se sont rincé la dalle,
    Un vrai scandale!
    Cette pauvre poigné' de main
    Gisait, oubliée, en chemin,
    Par deux amis fâchés à mort.

    Quelque peu décontenancé',
    Elle était là, dans le fossé.
    Je la recueillis sans remords.

    Et je repris ma route avec l'intention
    De faire circuler la virile effusion,
    Car c'est une des pir's perversions qui soient
    Qu' de garder une poigné' de main par-devers soi.

    Le premier m'a dit: "Fous le camp !
    J'aurais peur de salir mes gants."
    Le deuxième, d'un air dévot,
    Me donna cent sous, d'ailleurs faux.

    Si le troisième, ours mal léché,
    Dans ma main tendue a craché,
    Le quatrième, c'est plus méchant,
    Se mit en quête d'un agent.

    Car, aujourd'hui, c'est saugrenu,
    Sans être louche, on ne peut pas
    Serrer la main des inconnus.

    On est tombé bien bas, bien bas...
    Et la pauvre poigné' de main,
    Victime d'un sort inhumain,
    Alla terminer sa carrière
    A la fourrière!

     

    Paroles et Musique: Georges Brassens   1969 © Editions musicales 57
    Technorati

    votre commentaire
  • Le grand chêne :

    Il vivait en dehors des chemins forestiers,
    Ce n'était nullement un arbre de métier,
    Il n'avait jamais vu l'ombre d'un bûcheron,
    Ce grand chêne fier sur son tronc.

    Il eût connu des jours filés d'or et de soie
    Sans ses proches voisins, les pires gens qui soient ;
    Des roseaux mal pensant, pas même des bambous,
    S'amusant à le mettre à bout.

    Du matin jusqu'au soir ces petit rejetons,
    Tout juste cann' à pêch', à peine mirlitons,
    Lui tournant tout autour chantaient, in extenso,
    L'histoire du chêne et du roseau.

    Et, bien qu'il fût en bois, les chênes, c'est courant,
    La fable ne le laissait pas indifférent.
    Il advint que lassé d'être en but aux lazzi,
    Il se résolu à l'exi(l).

    A grand-peine il sortit ses grands pieds de son trou
    Et partit sans se retourner ni peu ni prou.
    Mais, moi qui l'ai connu, je sais qu'il en souffrit
    De quitter l'ingrate patrie.

    A l'orée des forêts, le chêne ténébreux
    A lié connaissance avec deux amoureux.
    " Grand chêne laisse-nous sur toi graver nos noms... "
    Le grand chêne n'as pas dit non.

    Quand ils eur'nt épuisé leur grand sac de baisers,
    Quand, de tant s'embrasser, leurs becs furent usés,
    Ils ouïrent alors, en retenant des pleurs,
    Le chêne contant ses malheurs.

    " Grand chên', viens chez nous, tu trouveras la paix,
    Nos roseaux savent vivre et n'ont aucun toupet,
    Tu feras dans nos murs un aimable séjour,
    Arrosé quatre fois par jour. "

    Cela dit, tous les trois se mettent en chemin,
    Chaque amoureux tenant une racine en main.
    Comme il semblait content ! Comme il semblait heureux !
    Le chêne entre ses amoureux.

    Au pied de leur chaumière, ils le firent planter.
    Ce fut alors qu'il commença de déchanter
    Car, en fait d'arrosage, il n'eut rien que la pluie,
    Des chiens levant la patt' sur lui.

    On a pris tous ses glands pour nourrir les cochons,
    Avec sa belle écorce on a fait des bouchons,
    Chaque fois qu'un arrêt de mort était rendu,
    C'est lui qui héritait du pendu.

    Puis ces mauvaises gens, vandales accomplis,
    Le coupèrent en quatre et s'en firent un lit,
    Et l'horrible mégère ayant des tas d'amants,
    Il vieillit prématurément.

    Un triste jour, enfin, ce couple sans aveu
    Le passa par la hache et le mit dans le feu.
    Comme du bois de caisse, amère destinée !
    Il périt dans la cheminée.

    Le curé de chez nous, petit saint besogneux,
    Doute que sa fumée s'élève jusqu'à Dieu.
    Qu'est-c'qu'il en sait, le bougre, et qui donc lui a dit
    Qu'y a pas de chêne en paradis ?
    Qu'y a pas de chêne en paradis ?

     

    Paroles: Georges Brassens   1966 © Editions musicales 57
    Technorati

    votre commentaire
  • Bécassine :

    Un champ de blé prenait racine
    Sous la coiffe de Bécassine,
    Ceux qui cherchaient la toison d'or
    Ailleurs avaient bigrement tort.
    Tous les seigneurs du voisinage,
    Les gros bonnets, grands personnages,
    Rêvaient de joindre à leur blason
    Une boucle de sa toison.
    Un champ de blé prenait racine
    Sous la coiffe de Bécassine.

    C'est une espèce de robin,
    N'ayant pas l'ombre d'un lopin,
    Qu'elle laissa pendre, vainqueur,
    Au bout de ses accroche-coeurs.
    C'est une sorte de manant,
    Un amoureux du tout-venant
    Qui pourra chanter la chanson
    Des blés d'or en toute saison
    Et jusqu'à l'heure du trépas,
    Si le diable s'en mêle pas.

    Au fond des yeux de Bécassine
    Deux pervenches prenaient racine,
    Si belles que Sémiramis
    Ne s'en est jamais bien remis'.
    Et les grands noms à majuscules,
    Les Cupidons à particules
    Auraient cédé tous leurs acquêts
    En échange de ce bouquet.
    Au fond des yeux de Bécassine
    Deux pervenches prenaient racine.

    C'est une espèce de gredin,
    N'ayant pas l'ombre d'un jardin,
    Un soupirant de rien du tout
    Qui lui fit faire les yeux doux.
    C'est une sorte de manant,
    Un amoureux du tout-venant
    Qui pourra chanter la chanson
    Des fleurs bleu's en toute saison
    Et jusqu'à l'heure du trépas,
    Si le diable s'en mêle pas.

    A sa bouche, deux belles guignes,
    Deux cerises tout à fait dignes,
    Tout à fait dignes du panier
    De madame de Sévigné.
    Les hobereaux, les gentillâtres,
    Tombés tous fous d'elle, idolâtres,
    Auraient bien mis leur bourse à plat
    Pour s'offrir ces deux guignes-là,
    Tout à fait dignes du panier
    De madame de Sévigné.

    C'est une espèce d'étranger,
    N'ayant pas l'ombre d'un verger,
    Qui fit s'ouvrir, qui étrenna
    Ses joli's lèvres incarnat.
    C'est une sorte de manant,
    Un amoureux du tout-venant
    Qui pourra chanter la chanson
    Du temps des ceris's en tout' saison
    Et jusqu'à l'heure du trépas,
    Si le diable s'en mêle pas.

    C'est une sorte de manant,
    Un amoureux du tout-venant
    Qui pourra chanter la chanson
    Du temps des ceris's en tout' saison
    Et jusqu'à l'heure du trépas,
    Si le diable s'en mêle pas.

     

    Paroles et Musique: Georges Brassens   1969 © Editions musicales 57
    Technorati

    votre commentaire
  • La non demande en mariage :

    Ma mie, de grâce, ne mettons
    Pas sous la gorge à Cupidon
    Sa propre flèche
    Tant d'amoureux l'ont essayé
    Qui, de leur bonheur, ont payé
    Ce sacrilège...

    R:
    J'ai l'honneur de
    Ne pas te de-
    mander ta main
    Ne gravons pas
    Nos noms au bas
    D'un parchemin


    Laissons le champs libre à l'oiseau
    Nous seront tous les deux priso-
    nniers sur parole
    Au diable les maîtresses queux
    Qui attachent les coeurs aux queues
    Des casseroles!

    +R:

    Vénus se fait vielle souvent
    Elle perd son latin devant
    La lèchefrite
    A aucun prix, moi je ne veux
    Effeuiller dans le pot-au-feu
    La marguerite

    +R:

    On leur ôte bien des attraits
    En dévoilant trop les secrets
    De Mélusine
    L'encre des billets doux pâlit
    Vite entre les feuillets des li-
    vres de cuisine.

    +R:

    Il peut sembler de tout repos
    De mettre à l'ombre, au fond d'un pot
    De confiture
    La jolie pomme défendue
    Mais elle est cuite, elle a perdu
    Son goût "nature"

    +R:

    De servante n'ai pas besoin
    Et du ménage et de ses soins
    Je te dispense
    Qu'en éternelle fiancée
    A la dame de mes pensées
    Toujours je pense

    +R:

     

    Paroles et Musique: Georges Brassens   1966 © Editions musicales 57
    Technorati

    votre commentaire
  • La vidéo n'ayant pas le droit au partage, 

    Vous la trouverez en cliquant sur le lien :

    https://www.youtube.com/watch?v=FHtjow9a9sU&list=RDFHtjow9a9sU#t=38

    ou copiez le lien dans votre navigateur.

    La tondue :

    La belle qui couchait avec le roi de Prusse
    Avec le roi de Prusse
    A qui l'on a tondu le crâne rasibus
    Le crâne rasibus

    Son penchant prononcé pour les " ich liebe dich ",
    Pour les " ich liebe dich "
    Lui valut de porter quelques cheveux postich's
    Quelques cheveux postich's

    Les braves sans-culott's et les bonnets phrygiens
    Et les bonnets phrygiens
    Ont livre sa crinière à un tondeur de chiens
    A un tondeur de chiens

    J'aurais dû prendre un peu parti pour sa toison
    Parti pour sa toison
    J'aurais dû dire un mot pour sauver son chignon
    Pour sauver son chignon

    Mais je n'ai pas bougé du fond de ma torpeur
    Du fond de ma torpeur
    Les coupeurs de cheveux en quatre m'ont fait peur
    En quatre m'ont fait peur

    Quand, pire qu'une brosse, elle eut été tondue
    Elle eut été tondue
    J'ai dit : " C'est malheureux, ces accroch'-coeur perdus
    Ces accroch'-coeur perdus "

    Et, ramassant l'un d'eux qui traînait dans l'ornière
    Qui traînait dans l'ornière
    Je l'ai, comme une fleur, mis à ma boutonnière
    Mis à ma boutonnière

    En me voyant partir arborant mon toupet
    Arborant mon toupet
    Tous ces coupeurs de natt's m'ont pris pour un suspect
    M'ont pris pour un suspect

    Comme de la patrie je ne mérite guère
    Je ne mérite guère
    J'ai pas la Croix d'honneur, j'ai pas la croix de guerre
    J'ai pas la croix de guerre

    Et je n'en souffre pas avec trop de rigueur
    Avec trop de rigueur
    J'ai ma rosette à moi: c'est un accroche-coeur
    C'est un accroche-coeur

    Paroles et Musique: Georges Brassens   1964 © Editions musicales 57
    Technorati

    votre commentaire