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Jojo
Voici donc quelques rires
Quelques vins, quelques blondes
J'ai plaisir à te dire
Que la nuit sera longue
A devenir demain
Jojo
Moi je t'entends rugir
Quelques chansons marines
Où des Bretons devinent
Que Saint-Cast doit dormir
Tout au fond du brouillard
Six pieds sous terre
Jojo
Tu chantes encore
Six pieds sous terre
Tu n'es pas mort
Jojo
Ce soir comme chaque soir
Nous refaisons nos guerres
Tu reprends Saint-Nazaire
Je refais l'Olympia
Au fond du cimetière
Jojo
Nous parlons en silence
D'une jeunesse vieille
Nous savons tous les deux
Que le monde sommeille
Par manque d'imprudence
Six pieds sous terre
Jojo
Tu chantes encore
Six pieds sous terre
Tu n'es pas mort
Jojo
Tu me donnes en riant
Des nouvelles d'en bas
Je te dis : "Mort aux cons !"
Bien plus cons que toi
Mais qui sont mieux portants
Jojo
Tu sais le nom des fleurs
Tu vois que mes mains tremblent
Et je te sais qui pleure
Pour noyer de pudeur
Mes pauvres lieux communs
Six pieds sous terre
Jojo
Tu chantes encore
Six pieds sous terre
Tu n'es pas mort
Jojo.
Je te quitte au matin
Pour de vagues besognes
Parmi quelques ivrognes
Des amputés du coeur
Qui ont trop ouvert les mains
Jojo
Je ne rentre plus nulle part
Je m'habille de nos rêves
Orphelin jusqu'aux lèvres
Mais heureux de savoir
Que je te viens déjà
Six pieds sous terre
Jojo
Tu n'es pas mort
Six pieds sous terre
Jojo
Je t'aime encoreParoles et Musique: Jacques Brel 1977
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Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues
Et de vagues rochers que les marées dépassent
Et qui ont à jamais le coeur à marée basse
Avec infiniment de brumes à venir
Avec le vent de l'est écoutez-le tenir
Le plat pays qui est le mien
Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
Où des diables en pierre décrochent les nuages
Avec le fil des jours pour unique voyage
Et des chemins de pluie pour unique bonsoir
Avec le vent d'ouest écoutez-le vouloir
Le plat pays qui est le mien
Avec un ciel si bas qu'un canal s'est perdu
Avec un ciel si bas qu'il fait l'humilité
Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu
Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner
Avec le vent du nord qui vient s'écarteler
Avec le vent du nord écoutez-le craquer
Le plat pays qui est le mien
Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut
Avec Frida la Blonde quand elle devient Margot
Quand les fils de novembre nous reviennent en mai
Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet
Quand le vent est au rire, quand le vent est au blé
Quand le vent est au sud, écoutez-le chanter
Le plat pays qui est le mien.
Paroles et Musique: Jacques Brel 1962 © Barclay autres interprètes: Isabelle Aubret (1975)
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T'as voulu voir Vierzon
Et on a vu Vierzon
T'as voulu voir Vesoul
Et on a vu Vesoul
T'as voulu voir Honfleur
Et on a vu Honfleur
T'as voulu voir Hambourg
Et on a vu Hambourg
J'ai voulu voir Anvers
On a revu Hambourg
J'ai voulu voir ta soeur
Et on a vu ta mère,
Comme toujours
T'as plus aimé Vierzon
On a quitté Vierzon
T'as plus aimé Vesoul
On a quitté Vesoul
T'as plus aimé Honfleur
On a quitté Honfleur
T'as plus aimé Hambourg
On a quitté Hambourg
T'as voulu voir Anvers
On a vu qu' ses faubourgs
T'as plus aimé ta mère
On a quitté ta soeur,
Comme toujours
Mais je te le dis
Je n'irai pas plus loin
Mais je te préviens
J'irai pas à Paris
D'ailleurs, j'ai horreur
De tous les flonflons
De la valse musette
Et de l'accordéon
T'as voulu voir Paris
Et on a vu Paris
T'as voulu voir Dutronc
Et on a vu Dutronc
J'ai voulu voir ta soeur
J'ai vu l' Mont Valérien
T'as voulu voir Hortense
Elle était dans l' Cantal
Je voulais voir Byzance
Et on a vu Pigalle
A la gare St-Lazare
J'ai vu les fleurs du mal,
Par hasard
T'as plus aimé Paris
On a quitté Paris
T'as plus aimé Dutronc
On a quitté Dutronc
Maintenant j' confonds ta soeur
Et le Mont Valérien
De c' que je sais d'Hortense
J'irai plus dans l' Cantal
Et tant pis pour Byzance
Puisque que j'ai vu Pigalle
Et la gare St-Lazare
C'est cher et ça fait mal,
Au hasard
Mais je te le redis
Chauffe Marcel, chauffe !
Je n'irai pas plus loin
Mais je te préviens
Zaï, zaï, zaï !
Le voyage est fini
D'ailleurs, j'ai horreur
De tous les flonflons
De la valse musette
Et de l'accordéon
Chauffe !
T'as voulu voir Vierzon
Et on a vu Vierzon
T'as voulu voir Vesoul
Et on a vu Vesoul
T'as voulu voir Honfleur
Et on a vu Honfleur
T'as voulu voir Hambourg
Et on a vu Hambourg
J'ai voulu voir Anvers
On a revu Hambourg
J'ai voulu voir ta soeur
Et on a vu ta mère,
Comme toujours
T'as plus aimé Vierzon
On a quitté Vierzon
Chauffe, chauffe, chauffe !
T'as plus aimé Vesoul
On a quitté Vesoul
T'as plus aimé Honfleur
On a quitté Honfleur
T'as plus aimé Hambourg
On a quitté Hambourg
T'as voulu voir Anvers
On a vu qu' ses faubourgs
T'as plus aimé ta mère
On a quitté ta soeur,
Comme toujours
Chauffez les gars !
Mais je te le re redis
Je n'irai pas plus loin
Mais je te préviens
J'irai pas à Paris
D'ailleurs, j'ai horreur
De tous les flonflons
De la valse musette
Et de l'accordéon
T'as voulu voir Paris
Et on a vu Paris
T'as voulu voir Dutronc
Et on a vu Dutronc
J'ai voulu voir ta soeur
J'ai vu l' Mont Valérien
T'as voulu voir Hortense
Elle était dans l' Cantal
Je voulais voir Byzance
Et on a vu Pigalle
A la gare St-Lazare
J'ai vu les fleurs du mal,
Par hasard
Paroles et Musique: Jacques Brel 1968 © Editions Pouchenel
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Non, Jef, t'es pas tout seul
Mais arrête de pleurer
Comme ça devant tout l'monde
Parce qu'une demi-vieille
Parce qu'une fausse blonde
T'a relaissé tomber
Non, Jef, t'es pas tout seul
Mais tu sais qu'tu m'fais honte
A sangloter comme ça
Bêtement devant tout l'monde
Parce qu'une trois quarts putain
T'a claqué dans les mains
Non, Jef, t'es pas tout seul
Mais tu fais honte à voir
Les gens se paient not? tête
Foutons l'camp de c'trottoir
Viens, Jef, viens, viens, viens !
(Refrain)
Viens, il me reste trois sous
On va aller s'les boire
Chez la mère Françoise
Viens, Jef, viens
Viens, il me reste trois sous
Et si c'est pas assez
Ben il m'restera l'ardoise
Puis on ira manger
Des moules et puis des frites
Des frites et puis des moules
Et du vin de Moselle
Et si t'es encore triste
On ira voir les filles
Chez la madame Andrée
Paraît qu'y en a d'nouvelles
On r?chantera comme avant
On s'ra bien tous les deux
Comme quand on était jeunes
Comme quand c'était le temps
Que j'avais d'l?argent
Non, Jef, t'es pas tout seul
Mais arrête tes grimaces
Soulève tes cent kilos
Fais bouger ta carcasse
Je sais qu't?as le coeur gros
Mais il faut le soulever, Jef
Non Jef t'es pas tout seul
Mais arrête de sangloter
Arrête de te répandre
Arrête de répéter
Qu't?es bon à t' outre à l'eau
Qu't'es bon à te pendre
Non, Jef, t'es pas tout seul
Mais c'est plus un trottoir
Ça d'vient un cinéma
Où les gens viennent te voir
Viens, Jef, allez viens, viens !
(Refrain)
Viens, il me reste ma guitare
Je l'allumerai pour toi
Et on s'ra espagnols
Jef, viens, viens
Comme quand on était mômes
Même que j'aimais pas ça
T'imiteras l'rossignol
Jef,
Puis on s'trouvera un banc
On parlera d'l?Amérique
Où c'est qu'on va aller, tu sais
Quand on aura du fric
Jef, viens
Et si t'es encore triste
Ou rien qu'si t'en as l'air
J?te raconterai comment
Tu d'viendras Rockefeller
On s'ra bien tous les deux
On r?chantera comme avant
Comme quand on était beaux
Jef,
Comme quand c'était l'temps
D'avant qu'on soit poivrots
Allez viens Jef, viens
Ouais ! Ouais, Jef, ouais, viens !
Paroles et Musique: Jacques Brel 1964
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Nous étions deux amis et Fanette m'aimait
La plage était déserte et dormait sous juillet
Si elles s'en souviennent les vagues vous diront
Combien pour la Fanette j'ai chanté de chansons
Faut dire
Faut dire qu'elle était belle
Comme une perle d'eau
Faut dire qu'elle était belle
Et je ne suis pas beau
Faut dire
Faut dire qu'elle était brune
Tant la dune était blonde
Et tenant l'autre et l'une
Moi je tenais le monde
Faut dire
Faut dire que j'étais fou
De croire à tout cela
Je le croyais à nous
Je la croyais à moi
Faut dire
Qu'on ne nous apprend pas
A se méfier de tout
Nous étions deux amis et Fanette m'aimait
La plage était déserte et mentait sous juillet
Si elles s'en souviennent les vagues vous diront
Comment pour la Fanette s'arrêta la chanson
Faut dire
Faut dire qu'en sortant
D'une vague mourante
Je les vis s'en allant
Comme amant et amante
Faut dire
Faut dire qu'ils ont ri
Quand ils m'ont vu pleurer
Faut dire qu'ils ont chanté
Quand je les ai maudits
Faut dire
Que c'est bien ce jour-là
Qu'ils ont nagé si loin
Qu'ils ont nagé si bien
Qu'on ne les revit pas
Faut dire
Qu'on ne nous apprend pas
Mais parlons d'autre chose
Nous étions deux amis et Fanette l'aimait
La place est déserte et pleure sous juillet
Et le soir quelquefois
Quand les vagues s'arrêtent
J'entends comme une voix
J'entends... c'est la Fanette
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